Symptômes

Les symptômes peuvent apparaître dès le début du tallage.

Parcelle

• Plusieurs répartitions sont possibles. La répartition la plus fréquente correspond à de grands foyers de plusieurs dizaines de m². Dans certains cas, la limite entre la zone saine et la zone atteinte est très nette, elle correspond à un ancien chemin, talus, un sol différent…
• Présence d’adventices «acidophiles» : rumex petite oseille...

Plante

• Port des feuilles dressé
• Les plantes sont chétives ou nanifiées, mais elles ne disparaissent pas.
• La croissance des racines est réduite, conséquence de la toxicité aluminique liée à l'acidité. Les racines sont épaisses et peu ramifiées.
• Symptôme de carence en éléments fertilisants (phosphore, magnésium, azote...) : rougissement des feuilles/gaines, jaunissement des vieilles feuilles. L'absorption de ces éléments par les racines est altérée par l'acidité.

Situations à risques

• L’acidité est plus fréquemment rencontrée sur les sols sableux, sablo limoneux, limoneux sur roche mère «acide»
  (sable, argile à silex…) ou à faible réservoir d’alcalinité (granite, grès).
• Chaulage insuffisant.
• Le processus d’acidification est accéléré par les pratiques culturales susceptibles de favoriser le lessivage des nitrates : apports excédentaires d’azote sur précédent, absence de couvert hivernal ou culture à faible croissance (céréales à paille), l’exportation fréquente des pailles et la présence de légumineuses dans la rotation.

Confirmation du diagnostic

La mesure du pH eau est un bon indicateur (prélever un échantillon de terre au centre des zones touchées et le comparer avec les zones saines). Le pH peut varier au cours du temps
avec une tendance à la baisse au printemps et en été (forte activité biologique, apports d’engrais azotés ammoniacaux) et à la hausse en automne et hiver (excès d’eau, décomposition des résidus de récolte).

• Un pH eau inférieur à 5,5 permet de confirmer le diagnostic.

Solutions préventives et curatives

Un apport d’amendement basique permet de relever le pH et de corriger la toxicité de l’aluminium. Il faut alors maintenir le pHeau au-dessus du seul critique de 5.5.

Modalités d’apport

• Les apports peuvent être réalisés à tout moment de l’année, mais l’apport d’automne est préférable en chaulage de redressement, car le sol en général moins humide permet un mélange plus homogène de l’amendement.
• En chaulage de redressement, bien mélanger l’amendement dans la couche de terre acide.
• En cas de chaulage de redressement, éviter les cultures les plus sensibles à l’acidité l’année du chaulage (légumes, luzerne, orge, betterave sucrière,...).
• A l’inverse, en chaulage d’entretien, éviter les apports d’automne avant céréales d’hiver pour ne pas favoriser le développement du piétin échaudage. L’effet est d’autant plus grave dans le cas d’un apport important (cas d’un apport bloqué pour 4 à 5 ans) d’amendement à action rapide (chaux ou calcaire pulvérisé).

Dose d’apport

• La dose d’entretien est comprise entre 100 et 350 kg de CaO/ha/an selon les sols, climats et systèmes de cultures.
• En chaulage de redressement la dose à apporter dépend du type de sol (selon son pouvoir tampon estimé par sa CEC) et du pHeau initial. Elle varie de 600 kg à 2000 kg de CaO/ha pour remonter le pH de 0,5 unité.
• Dans certains sols prédisposés à la carence en oligo-éléments (manganèse, bore, zinc, cuivre), il faut chauler sans excès  pour ne pas dépasser un pHeau de 6.5 à 7 selon les sols.
• Les références expérimentales montrent que les engrais de ferme contribuent presque toujours à atténuer l’acidification du sol et peuvent permettre de baisser la dose en chaulage