Grêle
Fréquence
Culture estivale, le maïs est assez fréquemment soumis au risque de grêle. Les symptômes d’un accident lié à la grêle sont évidents. Mais il est plus difficile d’établir un pronostic car de nombreux facteurs sont à prendre en compte.
Titre : Grêle Description : Grêle sévère à la floraison, cassant les tiges et déchiquetant l'appareil foliaire. |
Titre : Grêle Description : Le charbon commun (Ustilago maydis) profite des blessures provoquées par la grêle pour s'installer sur les organes jeunes de la plante. |
Titre : Grêle Description : Il faut attendre plusieurs jours pour porter un pronostic précis. L'incidence définitive de la grêle ne peut être évaluée qu'après la reprise de la végétation. |
Titre : Grêle Description : Grêle sévère avec impact à la base des tiges sur des maïs en post-floraison. Le développement de Fusarium graminearum est possible sur les tiges blessées. |
Symptômes
Ils vont de la simple déchirure du limbe de quelques feuilles supérieures aux « trognons » résiduels des tiges dans les cas les plus graves.
Le charbon commun (Ustilago maydis) profite des blessures provoquées par la grêle pour s’installer sur les organes jeunes de la plante.
Les fusariums peuvent également se développer sur les organes blessés, si les conditions sont favorables à ces champignons : Fusarium graminearum sur tige, Fusarium section liseola sur épi.
Situations à risque
Les zones grêlifères sont localement connues des agriculteurs par expérience.
Evolution, incidence sur la production
Après un épisode de grêle, le pronostic sur la culture dépend de plusieurs facteurs :
- Stade des plantes,
- Grêle plus ou mois accompagnée d’eau, grêle « sèche » par opposition à une grêle « mouillée »,
- Présence de vent tourbillonnaire ou non,
- Orientation des grêlons, orientation des rangs de maïs par rapport à la grêle,
- Taille des grêlons
Dans tous les cas, le bon pronostic ne peut être fait immédiatement après la grêle : il faut attendre plusieurs jours pour voir réellement l’impact de la grêle sur le devenir de la culture.
Le tableau ci–après indique l'impact de la grêle sur le rendement dans différentes situations.
Incidence de la grêle : estimation des pertes en % du potentiel de rendement, en fonction du stade de la culture et des dégâts observés
Avant la floraison | |||||||
Dégâts Stades |
Quelques feuilles fendues |
Les feuilles les plus larges sont déchirées, quelques cornets sont lacérés |
Les feuilles sont lacérées avec des lambeaux de feuilles au sol, de nombreux cornets sont déchirés |
Le feuillage est très déchiqueté, les feuilles les plus larges sont presque totalement déchiquetées et il y a moins de 10 % de pertes de densité |
Dégâts identiques mais avec une perte de 10 à 30 % |
Il reste très peu de feuilles, il y a présence de trognons et perte de densité de 30 à 50 % |
Il ne reste que des trognons, la perte de densité est supérieure à 50 % |
5 à 7 f | 0-5 | 0-5 | 5-10 | 5-15 | 10-25 | 20-50 | 40-70 |
7 à 9 f | 0-5 | 5-10 | 10-15 | 10-20 | 15-25 | 30-60 | 40-80 |
9 à 11 f | 0-5 | 5-15 | 10-20 | 15-25 | 20-35 | 40-70 | 50-90 |
11 à 13 f | 5-10 | 10-15 | 15-25 | 20-35 | 30-55 | 50-80 | 100 |
13 à 15 f | 5-10 | 10-15 | 15-25 | 20-40 | 35-70 | 70-90 | 100 |
Panicules visibles au fond du cornet |
5-10 | 10-15 | 15-25 | 20-50 | 40-70 | 70-90 | 100 |
Apres la floraison | |||||||
Dégâts Stades |
Quelques feuilles fendues |
Tout le feuillage lacéré |
Feuillage lacéré avec quelques lambeaux de feuilles au sol et rares impacts de grêlons sur épi |
Feuillage lacéré avec 25 à 30 % de la surface foliaire au sol, quelques panicules cassées et environ un impact de grêlon par épi |
Feuillage très lacéré avec plus de 50 à 60 % des feuilles au sol, quelques nervures de feuilles sectionnées et de nombreux impacts sur épi |
Plus de 75 % de la surface foliaire au sol, de nombreuses feuilles totalement arrachées, très nombreux impacts sur tige et sur épi |
Tout le feuillage ou presque au sol, plus de 50 % des panicules cassées, 30 à 50 % des plantes sectionnées |
50 % des soies apparentes : floraison femelle |
0-5 | 5-10 | 10-20 | 30-50 | 50-60 | 70-100 | 90-100 |
Graines visibles sur l'épi |
0-5 | 5-10 | 15-25 | 40-50 | 50-60 | 60-90 | 90-100 |
Grain laiteux | 0 | 10-20 | 40-50 | 40-50 | 40-60 | 80-100 | 80-100 |
Grain pâteux | 0 | 0-5 | 5-10 | 10-20 | 30-40 | 30-50 | 60-90 |
Grain dur | 0 | 0 | 0 | 0-20 | 0-10 | 10-20 | 30-50 |
Solutions préventives et curatives
Solutions préventives
Aucune.
Solutions curatives
En cas de dégâts de grêl sur une parcelle, on doit se poser deux questions :
- la densité de plantes viables restantes justifie-t-elle un resemis ?
- si le resemis est conseillé, la date calendaire permettra-t-elle à une nouvelle culture d'arriver à maturité ?
Le tableau des densités minimales indique si un resemis est souhaitable.
Souvent une culture grêlée est encore capable de développer un potentiel correct. Il ne faut pas hésiter à « soigner » une culture grêlée, si c’est encore possible :
• par un binage,
• éventuellement par un apport localisé d'une fumure starter (type 18-46)
• et bien sûr, dans les contextes irrigués, par une conduite « normale » de l’irrigation.
Il faudra aussi récolter le plus tôt possible les cultures dont les épis sont touchés par la grêle pour limiter l’incidence du développement du Fusarium section liseola.
Dans quelles conditions faut-il ressemer ?
La culture a été partiellement détruite par un ravageur, un accident climatique, gel, excès d’eau ou grêle. Faut-il re-semer la culture ?
La première question à se poser concerne la date à laquelle l’accident est arrivé et la possibilité d’une offre climatique
suffisante pour réussir une nouvelle culture de maïs.
Un resemis coûte cher et il faut vraiment juger de son utilité. Le maïs arrive à compenser en partie une perte de densité et ceci d’autant plus que l’on cultive des variétés dentées et tardives.
Si l’on doit resemer, il est conseillé de respecter les conditions ci –après :
- Détruire les plantes restant en place, elles ne peuvent que gêner le développement du resemis
- Ne jamais resemer en parallèle des plantes restantes, elles font de l’ombre au nouveau semis,
- Adapter la densité aux nouvelles conditions, précocité de l’hybride et date du resemis. Si le resemis est tardif, le potentiel de la culture sera de toute façon plus faible
- Changer de groupe de précocité si nécessaire
- Il n’est pas nécessaire de retravailler le sol, le travail de l’élément semeur peut être suffisant : à voir au cas par cas
- Si la culture a été détruite par une attaque de taupins, protéger le resemis
- En fonction du programme herbicide utilisé sur la culture détruite, vérifier la nécessité ou non de labourer la parcelle
- Ne pas désherber en prélevée le resemis, intervenir en post-levée, le cas échéant
- Ne pas apporter d’éléments fertilisants si la fumure avait été complète.